Good
luck Algeria ! Est une comédie sociale réalisée par Farid
Bentoumi, sortie en 2016. C'est l'histoire de Samuel Zitouni, jeune
entrepreneur fabriquant des skis, dont l'entreprise est en faillite.
Seul solution, proposée par son ami et associé Stéphane Duval :
participer aux Jeux Olympiques. Samuel, ayant la double nationalité
franco-algérienne, devra donc s'inscrire et concourir pour
représenter l'Algérie lors des Jeux Olympiques. Ce film paraît
être une comédie divertissante au premier abord, tout comme le film
américain Rasta Rocket, qui est complètement une comédie :
des difficultés physiques ; une invraisemblance qui est répétée
par plusieurs personnages et qui tient en une phrase : « un
Algérien qui fait du ski ? » ; la famille proche qui
soutient Samuel ; Stéphane, le bon copain qui entraîne Samuel
dans une histoire folle, etc. mais bien vite, on se détache de cet
aspect et l'on découvre le véritable « genre » du
film : une comédie sociale. En effet, on suivra l'évolution de
Samuel, franco-algérien parfaitement intégré en France, qu'il
considère comme sa seule patrie et qui devra concourir pour un pays
qu'il ne connaît pas, qu'il ne veut pas connaître et dont il ne
maîtrise pas la langue.
On
peut découper ce film en deux parties : la première se déroule
en France, où Samuel profite du fait d'être Algérien (sans
réellement se sentir Algérien pour autant) mais recommence à se
questionner, et la deuxième partie où Samuel arrive en Algérie, où
il commence à comprendre ce que cela signifie d'être Algérien. On
voit que cette prise de conscience apparaît plus ou moins lors de la
dispute entre les générations à propos des terres du père :
les oncles de Samuel veulent récupérer les terres de son père,
mais Samuel n'est pas d'accord. On voit là une incompréhension
entre les générations, mais aussi entre les deux « mondes »,
et on peut sentir que les oncles de Samuel reprochent à son père de
ne pas l'avoir initié à leur culture : Samuel n'avait pas mis
les pieds en Algérie depuis 20 ans, ne parle pas arabe et ne veut
pas s'occuper de la terre e son père et ne veut pas que son père se
fasse enterrer en Algérie. Mais c'est là aussi que la question de
l'identité devient valable pour le père :est-il encore
Algérien ou est-il français ? Tout au long du film, cette
question ne cessera d'être posée à ces deux personnages, mais
aussi à la fille de Samuel, dont la femme de ce dernier et la mère
d e l'enfant est italienne, en plus d'avoir un père franco-algérien.
Ce
film est très intéressant sur la question de l'intégration et de
l'identité personnelle d'un individu, ainsi que le regard que les
autres peuvent avoir sur lui, et ces thèmes entrent en résonance
avec notre actualité : il ne manquera pas d'intéresser un
large public.
Critique
écrite par Laura COCAGNE, élève de 1ère L2.
***
Good
luck Algeria ! Est une comédie sentimentale franco-belge
réalisée par Farid Bentoumi en 2015. Le film a été nommé au
Festival International du film de comédie de l'Alpe d'Huez 2016 mais
malheureusement ne remporte pas de récompense. Toutefois il remporte
le prix du public au festival du cinéma méditerranéen.
Sam
et Stéphane sont deux amis passionnés de ski de fond. Ils tiennent
une entreprise fabriquant des skis de qualité mais leur société
risque la faillite lorsque leur plus gros client, soit un champion
suédois participant aux Jeux Olympiques, choisit de représenter une
autre marque de skis. Stéphane va donc convaincre Sam de se lancer
dans une aventure invraisemblable pour sauver leur commerce :
participer aux jeux olympiques sous les couleurs de l'Algérie, pays
dont Sam est originaire. Mais cette épreuve a un plus gros enjeu,
renouer avec ses racines.
Ce
film est à première vue un film comique : un Algérien qui
participe aux jeux Olympiques dans la catégorie ski de fond alors
qu'il n'a pas pratiqué depuis 15 ans ? Cette idée est de toute
évidence absurde. Cependant, le comique repose surtout sur les
dialogues, par exemple lorsque Sam et Stéphane expliquent à la
femme de Sam qu'il va concourir pour l'Algérie, surprise elle
répond : « il ne parle même pas arabe » !
Stéphane est le personnage drôle de ce film, lorsqu'il essaye de
convaincre Sam de participer aux JO il lui dit : « un
Algérien sur des skis c'est mille fois mieux qu'un Suédois ».
ou encore, lorsqu'il essaye de motiver Sam qui s'entraîne et qui se
plaint de tourner en rond, il lui répond : « c'est le
principe du ski de fond, tu vois, on tourne en rond ! »
Mais
le film ne s'arrête pas là, il va bien au-delà du comique et
relève du sentimental.
En
effet, dans ce film, on perçoit tout de suite l'importance des
origines. On voit que Sam est la fierté de son père car il est le
symbole de la réussite de l'intégration tout comme lui. Un père
qui détient à la fois l'identité algérienne, notamment par
rapport à la langue, au drapeau et à ses terres, mais aussi
l'identité française qui relève de l'intégration, notamment due à
la construction du tunnel du Mont Blanc. Son père espère aussi que
Sam reprendra ses terres en Algérie après sa mort car c'est quelque
chose qu'il veut transmettre. Mais cela fait 20 ans qu'il n'est pas
allé dans on pays d'origine. Il a oublié cette partie de lui-même.
Au début du film on voit clairement que c'est une nationalité de
convenance pour qu'il puisse participer à ces jeux. Mais au fur et à
mesure de l'histoire, il apprend à l'accepter et à en faire une
force et une fierté. Lors de son passage aux jeux Olympiques, ce
n'est plus un Algérien mais l'Algérie toute entière qu'il
représente. Il n'est pas seulement un futur compétiteur, il est
aussi un futur père de famille. Sa femme est italienne et tous les
deux ont une fille. Celle-ci se pose aussi des questions sur son
identité car à l'école elle ne jure qu'en l'Algérie, ce qui lui
cause des ennuis avec ses autres camarades. Elle se reconnaît en son
père tandis que Sam se reconnaît plutôt en sa mère car celle-ci
est française, mais petit à petit, elle s'approprie une culture
nouvelle celle de l'Algérie. Elle parle arabe et aime sa vie en
Algérie.
On
peut aussi remarquer la dimension économique et sociale que cache le
film, notamment les difficultés financières que subit l'entreprise
des deux amis et aussi leurs nombreux emprunts bancaires. De plus,
lors de son voyage en Algérie, Sam se rend compte qu'il a affaire à
un système différent de celui de France. Il découvre une Algérie
corrompue, un pays rural où seule la force des hommes décide ;
on voit clairement un pays d'inégalités qui passe de l'extrême
pauvreté à la richesse.
Sam
est considéré comme un étranger en France et en Algérie.
Le
dernier aspect du film est qu'il est inspiré d'une histoire vraie,
autrement dit, celle du frère du réalisateur, Nouredine Bentoumi,
qui participe aux JO de Turin en 2006 dans la catégorie ski de fond,
et où il représente fièrement l'Algérie. Ne serait-ce pas un
moyen pour l'auteur de lui montrer son admiration ? Et Sam
va-t-il avoir le même parcours que Nouredine Maurice Bentoumi et
accomplir lui aussi son objectif ?
Critique
écrite pas Léa LOUIS DIT TOUTAIN et Mélody TRAINS, élèves de
1ère L2.
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