mardi 29 mars 2016

"Tout en haut du monde"

Durant la Belle Epoque, quelques explorateurs ont tenté de repousser les frontières connues de l'homme. La conquête du pôle nord sera bouclée en 1909et le pôle sud atteint en 1911.Tout en haut du monde, du réalisateur français Rémi Chayéest sans doute un hommage à ces aventuriers de l'extrême.
L'histoire de ce film d'animation débute en 1882 dans le grand Empire russe. Sasha, fille de riches bourgeois, est désemparée: son grand-père Oloukine a mené une expédition dans la banquise du pôle nord, qui  a tourné à la catastrophe. Devant l'absence de réaction du régime tsariste, c'est la petire-fille de l'aventurier qui va tenter de jouer les exploratrices pour retrouver son grand-père et son brise-glace échoués quelque part dans les glaces éternelles de l'Arctique.
   Ce qui surprend le plus le spectateur est le style de réalisation du film. les personnages et les décors montrés à l'écran sont faits de taches de couleurs superposées, que l'on peut retrouver chez ceratins peintres français et russes de la fin du XIXème siècle.Cependant cette techniquepeut être limitée lorsque l'image est trop chargée, notamment lors de la sscène du bal où certains éléments manquent de détail.Par contre, ces aplats de couleurs montrent toute leur beauté pendant les plans séquences avec la jeune héroïne seule au milieu du blizzard déchaîné. Sasha ( avec la voix de Christa Théret ), munie d'un manteau clair, va former avec la tempêteune unité où la réalisation de Rémi Chayé, faite d'abstractions de blanc- à la manière du peintre franco-russe Nicolas de Staël-va réussir à complètement identifier l'adolescente à ce monde glaçé, qu'elle hérite de son grand-père.
    La traversée de Sasha "tout en haut du monde"a pour but de ramener son grand-père et le Davaï, le brise glace de celui-ci. Cependant, c'est aussi une métaphore du passage de  l'adolescence à l'âge adulte: au cours de son périple, la jeune héroïne va se transformer radicalement. Celle-ci est très semblable aux personnages du réalisateur japonais Miyazaki, Princesse Mononéké ou celle présente dans Mon voisin Totoro, voire même Mulan des studios Disney.
Après son voyage digne d'un roman de Jules Verne, Sasha, qui va chercher son grand-père jusqu'au bout, va le retrouver lors d'une scène très poétique. A ce moment-là, elle devient adulteet avec un certain fatalisme, va laisser son aïeul s'en aller, dans une scène lourde d'émotion, rappelant certaines scènes de Vers l'autre rive de Kurosawa . Pour accentuer la tension dramatique, la bande-son n'est pas du Tchaïkovski, de l'époque, mais des mélodies mélancoliques composées par Jonathan Morati.

Critique de Colas Bellache de la classe de 1ère Es2

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