mardi 24 novembre 2015

VERS L'AUTRE RIVE


Voici le résultat des critiques du film Vers l'autre rive, de Kiyoshi KUROSAWA, élaborées par les élèves de la 1ère ES2L2 :



     

A l'issue du vote des élèves de la classe, 
les deux meilleures critiques élues pour ce film  sont les suivantes :




    "Vers l'autre rive, le nouveau film de Kiyoshi Kurosawa, présenté lors du festival de Cannes 2015, a remporté le prix de la meilleure mise en scène.

      L'histoire tourne autour de Mizuki, qui a perdu son mari Yusuke trois ans auparavant. Ce dernier revient à l'état de fantôme auprès de sa femme. Tous deux entreprennent alors un voyage à la rencontre des personnes ayant croisé la route de Yusuke ces trois dernières années jusqu'au lieu de sa mort. Nous sommes plongés dans un univers merveilleux. Ce film fait preuve d'une grande mise en scène, avec des paysages magnifiques, un éclairage sombre, peu de dialogues, car les émotions que procurent les images parlent d'elles-mêmes. Kurosawa est d'ailleurs connu pour ses films de revenants dans le genre horreur et terrifiant mais là, les fantômes font preuve d'apaisement. Dans la culture japonaise, la relation entre les morts et les vivants est évidente. Ils ont aussi un rapport à la nature très spirituel. La nature est plus forte que l'homme, elle reprend le dessus et personne ne peut lutter contre la mort. Dans ce film où l'irréel et le surnaturel sont traditionnels, Yusuke apparaît comme une âme tranquille et bienveillante qui aide à faire passer les autre fantômes vers l'au-delà. Ce film aborde les grands thèmes de la vie comme l'amour et la mort, dont l'idéal serait "l'amour plus fort que la mort" et où Yusuke arrive, par la force de son esprit, à revenir auprès de sa bien-aimée. Le film peut paraître long et sans action mais il traduit l'évolution des sentiments des personnages, car l'amour dans ce couple évolue tout le long du film. On assiste à la renaissance du couple de Mizuki et Yusuke. A la fin de cette épopée dramatique et pleine de sentiments, on découvrira si Mizuki accepte la mort de son mari et si elle le laisse partir vers l'autre rive. "
Par Léa LOUIS DIT TOUTAIN et Mélody TRAINS


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"     Vers l'autre rive, de Kiyoshi  Kurosawa, est un film de fantômes, mais il ne faut pas s'attendre à être terrorisé et à se cacher les yeux durant toute la séance. Au contraire, nous sommes ici dans le domaine du merveilleux, là où, au lieu de fuir, les revenants, les personnages ont peur que ceux-ci les quittent. Là est le paradoxe de ce film. Donc ce film très silencieux, est-il un chef d'oeuvre de Kurosawa ou bien juste soporifique ? Notre avis est mitigé.

      Vers l'autre rive, c'est un film lent. Trop lent parfois. Comme lorsqu'un personnage met plusieurs minutes à accomplir une action qui pourrait être finie en quelques bonnes minutes. Durant ces scènes, le temps paraît très long et l'on décroche facilement. Cependant la lenteur n'a pas ici que des inconvénients. Tout comme lorsque l'écran affiche de magnifiques paysages japonais, que l'on pourrait encore contempler pendant de longues minutes, cette fois-ci. Parlons de la photographie. C'est le point fort de ce film. Des paysages japonais naturels époustouflants. En effet, il n'y a presque pas d'images de la ville. Chaque image est une oeuvre d'art qui se suffit à elle-même. Parlons maintenant du contenu même du film. C'est principalement un film qui se veut philosophique, sur la vie, la culture japonaise et notamment la place des femmes dans la société. On retrouve là un autre paradoxe du film ; en effet, le revenant semble vraiment vivre sa vie lorsqu'il est mort.
     Et enfin, dernier point important, le rapport avec l'eau. Elle fait ici office de porte entre le monde des vivants et l'au-delà. D'ailleurs, deux des scènes les plus marquantes se situent près de l'eau. Celle où Mizuki revoit son père et avec qui elle a une longue discussion au sujet de sa vie, et la dernière scène, où son mari disparaît près de l'eau.

     Vers l'autre rive est sans conteste un des films les plus beaux au niveau du visuel. La réflexion est elle aussi très réussie. Cependant, ce film est bien trop lent, trop détaillé, tellement que l'on en perd le fil. Il aurait fallu une bonne quinzaines de minutes en moins pour que ce film soit presque parfait. Mais cela reste un choix personnel et artistique qui n'enlève pas toute sa beauté et ses messages au film."
Par Syrinne CHATI et Andréa MORAINVILLE.